En 2024, malgré l’absence de mouvements sociaux comme lors des manifestations contre la réforme des retraites en 2023, l’extrême gauche, entendue comme l’accumulation de toutes les forces politiques du Nouveau Front Populaire (NFP) jusqu’aux groupuscules extraparlementaires les plus violents et les plus informels, s’est pourtant manifestée par une longue série de méfaits et de violences.
En janvier 2024, des antifas rennais fomentaient l’émeute à Rennes pour exprimer leur désaccord vis-à-vis de la loi immigration ; en février, le journal de TF1 consacrait un reportage à la ville d’Angers qui subit le joug des graffitis, sans expliquer que leurs caméras filmaient des tags antifascistes ; en mars, à Metz, à Toulouse et à Strasbourg, les militants d’extrême gauche ont usé de la violence contre leurs opposants politiques ; en avril, une église était la cible de tags à Strasbourg ; au mois de mai, les traditionnels cortèges du 1er mai ont été le théâtre des traditionnelles scènes de destructions opérées par des militants d’extrême gauche constitués en black bloc ; en juin, l’extrême gauche se révoltait contre le résultat des élections européennes et provoquaient des débordements dans de nombreux centres-villes ; en juillet, des militants « anti-bassines » manifestaient illégalement et affrontaient les forces de l’ordre à La Rochelle tandis que le réseau SNCF était saboté à la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux-Olympiques ; en septembre, l’extrême gauche s’en prenait à une école, l’ISSEP, afin de faire annuler une conférence ; en octobre, soixante-trois antifas étaient interpellés avant qu’ils n’attaquent une séance de dédicace pendant que Gérald Sutrooghen, militant d’extrême gauche et candidat écologiste à plusieurs reprises, était soupçonné du meurtre de Robert, âgé 79 ans ; en décembre, des députés de La France insoumise (LFI) manifestaient devant le tribunal de Paris afin de soutenir l’antifa Rexino Arzaj dit « Gino » et empêcher son extradition vers la Hongrie, pays dans lequel il est accusé, avec d’autres antifas, d’avoir attaqué des personnes isolées à coups de marteau...
Néanmoins, ces violences d’extrême gauche sont restées, dans leur grande majorité, inconnues du grand public. De même, l’extrême gauche, en dehors de ses partis institutionnels, demeure relativement méconnue. Cette sphère recouvre en effet une multitude de tendances, des antifascistes aux anarchistes en passant par les écologistes ou encore par les autonomistes, elle regorge de centaines de groupements de faits, de collectifs indénombrables, d'associations subventionnées, de syndicats, etc. Ainsi, l’extrême gauche incarne une force difficilement perceptible, finalement peu connue et souvent fantasmée, qui malgré tout jouit d’une exposition médiatique conséquente et parfois bienveillante.
Alors que l’extrême gauche est responsable de la majorité des violences politiques, celles-ci ne sont bien souvent pas médiatisées à un degré élevé et peuvent provoquer un effet de banalisation de ces violences. Cette mansuétude médiatique, encouragée par la solidarité de l’extrême gauche institutionnelle envers l’extrême gauche extraparlementaire, contribue in fine à limiter la répression judiciaire envers ces violences.