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La dissolution du groupuscule d’extrême gauche rennais Défense Collective annulée par le Conseil d’Etat

28/1/2025

L’on pourrait croire à une mauvaise blague et pourtant il s’agit de la réalité : la Défense Collective ne sera pas dissoute, le Conseil d’État l’a décidé. Principal groupe d’extrême gauche rennais, implanté à la faculté de Rennes 2 qui constitue ainsi un vivier de recrutement infini, les militants de la Def Co forment le noyau dur du militantisme d’extrême gauche à Rennes, avant, pendant et après les actions ou manifestations. Avant les actions, la Def Co forme juridiquement ses militants, elle s’entraîne aux déplacements en manifestation, à réagir en groupe face aux force de l’ordre, à dégrader sans se faire prendre. Durant la manifestation, ce sont les militants de la Def Co qui remplissent majoritairement les rangs du Black bloc et qui, de fait, détruisent les commerces et les agences bancaires. Depuis 2016, année de création de la Def Co, Rennes a connu une longue série de mouvements sociaux et de manifestations ; ceux-ci s’accompagnaient systématiquement d’une prise de contrôle par l’extrême gauche et par la constitution d’un Black bloc, avec à la baguette, la Défense Collective. Ainsi, contre le Plan Étudiants en 2017, durant les Gilets Jaunes ou encore contre la réforme des retraites, la Def Co a été la pointe du combat rennais et a accumulé les méfaits, sans jamais le revendiquer bien évidemment. En septembre 2022, à l’occasion de la venue de Jordan Bardella non loin de Rennes, les graves débordements avaient également été orchestrés par des membres de la Défense Collective.

Enfin, après les manifestations, si des complications ont été rencontrées, la Def Co assure le suivi juridique des personnes interpellées et fait tout pour les faire sortir au plus vite.

Voici la finalité de l’action de Défense Collective : permettre aux casseurs de ne pas être inquiétés judiciairement (ici, le Black bloc attaque une boutique Free durant le mouvement contre la réforme des retraites en 2023).

Néanmoins, le Conseil d’État considère que le décret de dissolution ne fournit pas suffisamment de preuves pour démontrer que le groupuscule d’extrême gauche constitue bien un risque de troubles à l’ordre public. En effet, la Def Co a su garder une vitrine assez propre, se faisant ainsi passer pour un simple groupement de soutien juridique. La majorité des griefs imputés à la Défense Collective ont été relayés sur les réseaux sociaux de « Rennes DTR », un média d’extrême gauche géré par la Défense Collective, qui relaie les prouesses de ses membres mais qui permet ainsi de ne pas incriminer la Défense Collective directement. Il convient d'ajouter que les membres de la Défense Collective peuvent faire partie d'autres organisations d'extrême gauche, comme des partis, mais souvent ils agissent sans étiquette, de façon autonome, ce qui rend plus difficile l'attribution des responsabilités au-delà de la simple sphère d'extrême gauche. Enfin, il n'existe pas de liste de membres officielle, ce qui rend difficile l'affiliation entre la Def Co et un militant d'extrême gauche.

Finalement, à cause de l’échec de cette dissolution, le gouvernement est sommé de verser 3 000 euros au groupuscule d’extrême gauche. Alors que la question de la dissolution de la Jeune Garde a été évoquée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, il est possible de questionner sa capacité à parvenir à dissoudre effectivement ce mouvement antifasciste violent. Car avant l’échec de la Défense Collective, il convient de ne pas oublier l’échec de la dissolution des Soulèvements de la Terre, un collectif écologiste qui est également habitué à user de la violence.

L’Observatoire reviendra bientôt sur la Défense Collective et démontrera qu’il s’agit bien d’un groupuscule violent et dangereux.

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