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La justice française refuse d'extrader l'antifa Gino en Hongrie : il est libre et n'aura pas à répondre des crimes dont il est accusé

9/4/2025

Le 9 avril 2025, la cour d’appel de Paris a refusé l’extradition de Rexhino Abazaj, alias « Gino », militant antifasciste albanais, vers la Hongrie. Cette décision, annoncée par le président de la chambre des extraditions, met un terme à cinq mois de procédure marqués par une intense mobilisation des antifascistes. Accusé par Budapest d’avoir agressé avec d'autres antifas des personnes isolées accusées d'être néo-nazies en février 2023, Gino risquait jusqu’à vingt-quatre ans de prison. Voici Gino, devenu un véritable héros dans la sphère antifasciste, acclamé par son comité de soutien :

La justice française a motivé son refus par « des risques d’atteintes aux droits garantis » par la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment l’interdiction de la torture (article 3) et le droit à un procès équitable (article 6). Le président de la chambre a pointé les conditions de détention en Hongrie et les doutes sur l’indépendance de son système judiciaire, sous le gouvernement de Viktor Orbán. Gino, arrêté à Paris en novembre 2024 par la Sous-direction antiterroriste (SDAT) sur mandat d’arrêt européen, avait été libéré sous contrôle judiciaire fin mars 2025, dans l’attente de cette décision.

L’affaire trouve son origine dans les affrontements survenus à Budapest le 11 février 2023, lors du « Jour de l’Honneur », une commémoration nationaliste. Les autorités hongroises accusent Gino et d’autres militants antifascistes de « participation à une organisation criminelle » et de « coups et blessures graves ». L'antifa violent Gino, pour sa part, n'a pas hésité à qualifier la Hongrie de pays « néofasciste ».

L'antifa, qui a très vraisemblablement asséné des coups de marteau sur des personnes isolées, est, grâce à la justice française, libre. Il n'aura pas à répondre de ses crimes en Hongrie.

La Hongrie sera en droit de déplorer un manque de coopération entre États membres de l’UE, basé sur un manque de confiance. En effet, le principe de confiance mutuelle est ainsi bafoué et cela pourrait sauver d'autres antifas poursuivis et encore non-extradés.

En somme, la justice a préféré défendre un antifa accusé de violences plutôt que de coopérer avec les autorités hongroises pour le juger, et cela au nom de la préservation des droits humains.

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