Mobilisation des milieux antifas : le second mandat de Donald Trump en ligne de mire
Donald Trump se prépare à entrer en fonction le 20 janvier, les groupes antifas se mobilisent. Retour sur l'actualité de ces milices qui créèrent des désordres publics sans précédent durant le premier mandat Trump et le mouvement Black Lives Matter.
Alors que Donald Trump se prépare à entamer son second mandat présidentiel, les mouvements antifa américains, déjà connus pour leur rôle durant les manifestations violentes de son premier mandat, se mobilisent à nouveau. Ces groupes, souvent décris comme le bras armé du wokisme et d’une frange radicalisée du Parti démocrate, se préparent à multiplier les actions, oscillant entre résistance pacifique et provocations violentes. Mais cette fois, Trump, mieux préparé et bénéficiant d’un soutien populaire élargi, semble déterminé à répondre avec fermeté.
Le spectre de la violence politique
Durant le premier mandat de Trump (2017-2021), les actions des antifas ont laissé une empreinte profonde. Les manifestations, souvent marquées par des affrontements avec les forces de l’ordre et des destructions de biens publics et privés, ont causé des dégâts estimés à plus de deux milliards de dollars en 2020, selon le Insurance Information Institute. C’est notamment durant les émeutes qui ont suivi la mort de George Floyd que les antifas ont été accusés d’alimenter la violence et de radicaliser des manifestations initialement pacifiques.
Aujourd’hui, les groupes antifas se préparent à réagir à un second mandat Trump perçu par eux comme une menace pour les libertés et les droits civiques. Ces préparatifs s’organisent au niveau local, comme en témoignent plusieurs initiatives à travers le pays :
• À Philadelphie, les militants surveillent de près la libération prochaine du chef local des Proud Boys, emprisonné pour sa participation aux émeutes du 6 janvier 2021 au Capitole. Ces antifas anticipent un pardon présidentiel ainsi qu'un regain d’activité de la droite dans la ville.
• À Miami, des antifas se disent prêts à réagir en cas de politiques d’immigration jugées par eux abusives ou contraires aux droits fondamentaux des clandestins. Ils considèrent les promesses de campagne de Trump comme un signe annonciateur d’une répression accrue des étrangers en situation irrégulière.
• Dans l’Ohio, une coalition antifa bien organisée attend un événement déclencheur, comme une nouvelle affaire de violence policière, pour mobiliser leurs membres dans des manifestations ou des actions directes.
Une stratégie entre organisation et provocation
Ces préparatifs locaux révèlent la double stratégie des antifas :
• Localement, ils renforcent leur présence dans les réseaux communautaires et mutualistes, organisent des syndicats, des collectifs de locataires ou des assemblées de quartier. En théorie, ces initiatives visent à construire une résistance de terrain capable de mobiliser rapidement en cas de besoin. Dans la réalité, les antifascistes sont tellement marginaux, souvent d’une santé mentale et physique précaire, qu’ils sont incapables de mener un travail classique de militants politiques et n’ont d’autre recours que les violences physiques ou les intimidations.
• Nationalement, ils se préparent à réagir à des « lignes rouges », comme les expulsions massives de clandestins ou les violences policières, qui pourraient galvaniser la base militante comme a pu le faire la mort de George Floyd en 2020.
Cependant, cette stratégie comporte une dimension plus militante, voire violente. Selon Daryle Lamont Jenkins, un militant antifa cité dans une enquête de USA Today, « s'il y a une escalade, il y aura toujours une réponse ». Ce positionnement ambigu, oscillant entre résistance pacifique et confrontation directe, alimente les craintes d’un retour à des manifestations marquées par des affrontements physiques et des destructions matérielles.
Un gouvernement Trump mieux préparé
Face à cette menace, l’administration Trump semble mieux armée que lors de son premier mandat. L’expérience des affrontements passés a conduit à une refonte des stratégies de maintien de l’ordre et à une surveillance accrue des mouvements antifas. Trump a également multiplié les déclarations visant à délégitimer ces groupes, les qualifiant régulièrement de « terroristes intérieurs » [domestic terrorists]. Bien que les États-Unis ne disposent pas d’une loi permettant de désigner formellement les antifas comme organisation terroriste, cette rhétorique vise à mobiliser une opinion publique largement favorable à des mesures fermes contre les violences politiques.
Trump bénéficie également d’un soutien populaire élargi. Un sondage récent révèle que 60 % des Américains estiment que la réponse aux émeutes de 2020 n’a pas été assez ferme, et qu’ils soutiendraient des mesures plus strictes pour prévenir de nouvelles violences.
Des politiques démocrates sous le feu des critiques
Durant son premier mandat, les appels à « définancer la police », soutenus par de nombreux élus démocrates, ont conduit à des réductions significatives des budgets de police dans plusieurs grandes villes. Ces mesures, présentées comme nécessaires pour répondre aux critiques sur les violences policières, se sont révélées inefficaces et même contre-productives :
• Augmentation de la criminalité : Dans des villes comme Chicago, les homicides ont augmenté de 30 % entre 2020 et 2022.
• Diminution de la sécurité publique : À Minneapolis, où les coupes budgétaires ont été particulièrement marquées, les départements de police ont vu leurs effectifs diminuer drastiquement, laissant des zones entières sous-protégées.
• Érosion de la confiance publique : Ces décisions, initialement populaires, ont été critiquées pour avoir accentué les inégalités entre les quartiers protégés [gated communities] et populaires et le sentiment d’insécurité.
Même des figures démocrates, comme l’ancienne maire de Seattle Jenny Durkan, ont admis que ces réformes avaient eu des effets désastreux. Ces erreurs passées offrent à l’administration Trump un argument de poids pour justifier une politique de sécurité renforcée.
Un test pour la démocratie américaine
Alors que les antifas se préparent à un affrontement potentiel, le gouvernement promet de ne pas céder face à ces provocations. Fort d’un soutien populaire renforcé, Trump pourrait être tenté de prendre des mesures répressives inédites pour contenir ces mouvements. Une chose est sûre : la bataille pour l’avenir de l’Amérique, entre antifas et l'administration Trump, s’annonce brutale.
Source principale : https://eu.usatoday.com/story/news/investigations/2025/01/05/antifa-sees-trump-as-fascist/77183425007/