Vendredi dernier, la police allemande a procédé à l'arrestation de Johann Guntermann, dit « Lücke », figure de proue de l'extrême gauche radicale en Allemagne et chef présumé du « Hammer Gang ». Ce groupe est accusé d’avoir mené des attaques violentes ciblées contre des militants d'extrême droite à travers l'Europe. Après des années de cavale, Guntermann, 31 ans, a été intercepté par les forces spéciales alors qu'il voyageait en train près de Weimar. Il a été présenté samedi matin à un juge de la Cour fédérale de justice à Karlsruhe.

Décrit par les médias allemands comme l'un des extrémistes de gauche les plus dangereux du pays, Guntermann porte les tatouages « HATE » et « COPS » respectivement sur ses mains droite et gauche, illustrant son animosité envers les forces de l'ordre. Recherché depuis mars 2021, il faisait l'objet d'un mandat d’arrêt accompagné d’une prime de 10 000 euros. Les autorités ne savent pas encore si cette prime a motivé l’un de ses camarades à le dénoncer.

Le militant est accusé d'avoir planifié et commis des attaques violentes contre divers groupes de droite en Europe. Plus encore, il était connu pour commettre de nombreux méfaits dans les régions de Saxe, Thuringe et en Saxe-Anhalt. Fidèle à son nom, le « Hammer Gang » aurait privilégié les marteaux et les matraques pour perpétrer ses attaques. À la suite de cette arrestation, le ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a déclaré que cette opération prouvait qu'« aucune personne ne peut se sentir en sécurité dans la clandestinité. »

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Les enquêteurs du bureau de la police criminelle de Saxe affirment être presque certains de l’implication de Johann Guntermann dans une attaque à coups de marteau contre des personnes isolées soupçonnées d'être nationalistes, en février 2023 à Budapest. Une complice, l’enseignante italienne et militante d’extrême-gauche Ilaria Salis, avait été arrêtée en Hongrie, mais a été libérée après son élection au Parlement européen en juin, ce qui lui confère pour le moment une immunité juridique. Cette immunité parlementaire a suscité de vives tensions politiques. En octobre, le parti hongrois Fidesz, dirigé par le Premier ministre Viktor Orbán, a officiellement demandé au Parlement européen de lever l’immunité de Salis pour qu’elle puisse être jugée dans cette affaire. Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a confirmé que la demande hongroise serait examinée par la Commission des affaires juridiques du Parlement.

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C'est d'ailleurs pour la même affaire que l'antifa italien Rexino Arzaj dit « Gino » a été arrêté en France la semaine dernière et qu'il pourrait être extradé en Hongrie. En tout cas, l’arrestation de Guntermann marque une avancée significative dans la lutte de l’Allemagne contre la violence politique d’extrême gauche.

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