Pays de Galles : un militant d’extrême gauche américain capturé après vingt ans de cavale
Après plus de deux décennies de fuite, Daniel Andreas San Diego, militant d’extrême gauche soupçonné d’actes terroristes aux États-Unis, a été arrêté le 25 novembre 2024 dans une petite localité du nord du Pays de Galles. Cet ancien militant des droits des animaux, recherché pour des attentats à la bombe perpétrés en 2003, figurait sur la liste des terroristes les plus recherchés du FBI depuis 2009.
Un parcours militant dérivant vers la radicalisation
Né le 9 février 1978 à Berkeley, en Californie, Daniel Andreas San Diego a grandi dans un environnement de classe moyenne à San Rafael, en Californie. Adoptant dès son adolescence un mode de vie vegan et « straight edge » (ni alcool ni drogues), il s’est rapidement impliqué dans des mouvements militants prônant les droits des animaux et la défense de l’environnement. Cependant, ses engagements se sont durcis au fil des années, le rapprochant de la mouvance violente de l’extrême gauche.
San Diego est suspecté d’avoir collaboré avec la Brigade de libération des animaux (Animal Liberation Brigade), un groupe radical prônant l’action directe, y compris le recours à la violence, pour défendre la cause animale. Cette organisation extrémiste, associée à plusieurs attaques à la bombe, illustre la frange la plus militante du mouvement écologiste et animaliste.
Des attentats aux motivations idéologiques
Le 28 août 2003, deux explosions successives ont frappé les locaux de la Chiron Corporation à Emeryville, en Californie. Ces attaques, perpétrées à l’aide de bombes artisanales sophistiquées, ont causé des dégâts matériels significatifs sans faire de victimes. Un mois plus tard, le 26 septembre 2003, une nouvelle bombe, entourée de clous pour maximiser son impact, a explosé à la Shaklee Corporation à Pleasanton, également sans faire de victimes. Ces entreprises étaient ciblées pour leurs liens présumés avec des laboratoires pratiquant l’expérimentation animale.
Selon les enquêteurs, San Diego a joué un rôle clé dans ces attaques, motivées par une idéologie hostile au capitalisme et à l’industrie pharmaceutique. Le FBI considère que la deuxième bombe placée à la Chiron Corporation visait intentionnellement les premiers intervenants, un acte révélateur de la dangerosité et du mépris pour la vie humaine de ces actions.
Une cavale de deux décennies
Après avoir été placé sous surveillance en octobre 2003, San Diego a disparu, entamant une cavale qui allait durer plus de vingt ans. Décrit comme un individu potentiellement armé et dangereux, il a su déjouer les autorités grâce à ses compétences en informatique, sa connaissance des explosifs et sa capacité à vivre discrètement. Son inclusion en 2009 dans la liste des terroristes les plus recherchés du FBI témoigne de l’importance de son dossier. Il était le premier suspect de terrorisme domestique à figurer sur cette liste pour des actes liés à l’activisme animalier.
Une vie recluse en Europe
C’est finalement dans le village paisible de Maenan, au Pays de Galles, que San Diego a été retrouvé par la National Crime Agency britannique. Sous un nom d’emprunt, il avait acheté une maison et menait une vie discrète, loin des projecteurs. L’arrestation de San Diego souligne l’importance des coopérations internationales dans la lutte contre le terrorisme d’extrême gauche.
Un symbole de l’extrémisme de gauche
Le cas de Daniel Andreas San Diego illustre les dérives possibles des mouvements militants lorsqu’ils franchissent la frontière entre activisme pacifique et violence extrémiste. Son appartenance à une mouvance d’extrême gauche, combinée à un engagement idéologique rigide, a conduit à des actes qualifiés de terrorisme domestique par les autorités américaines.
San Diego est actuellement en attente d’extradition vers les États-Unis, où il devra répondre des accusations graves portées contre lui.