Un commerce polémique : des vêtements « Antifa » pour bébés vendus aux États-Unis
Un site progressiste américain, Crooked Media, fondé par d'anciens collaborateurs de l’administration Obama, suscite la controverse en lançant une gamme de vêtements pour enfants arborant des slogans inspirés par la mouvance antifa. Ces articles, disponibles sur leur boutique en ligne, incluent des bodys pour bébés avec l’inscription « ANTIFA » en lettres majuscules, des t-shirts pour enfants et des casquettes pour adultes. L’offre comprend également des vêtements marqués « WOKE MOB », « BIRTH CONTROL » et même « ILLUMINATI ».
Une provocation assumée
Crooked Media, connu pour son podcast populaire « Pod Save America », défend cette initiative en affirmant que les vêtements ne sont pas une plaisanterie, tout en ironisant sur le fait que « tous les enfants sont antifa jusqu’à ce que leur âme soit brisée par le capitalisme ». Ce ton provocateur s’inscrit dans une stratégie marketing assumée, visant un public progressiste et engagé politiquement.
Cependant, cette démarche ne fait pas l’unanimité. Le terme « antifa », désignant les militants violents d’extrême gauche, est depuis longtemps associé à des manifestations qui ont régulièrement tourné à la violence. Lors des émeutes qui ont suivi la mort de George Floyd en 2020, plusieurs actions menées par des membres ou sympathisants de cette mouvance ont dégénéré, causant des pertes humaines et des milliards de dollars de dégâts matériels.
Le lien entre idéologie et violence
Aux États-Unis, le mouvement Antifa se présente officiellement comme une lutte contre un « fascisme » fantasmé, mais ses méthodes, souvent musclées, soulèvent des questions. Outre les émeutes, des incidents comme les affrontements à l’université du Nouveau-Mexique en 2022 (où des militants antifas ont perturbé une conférence en recourant à la violence) ou le blocage de différentes facultés en soutien à la Palestine en 2024, illustrent les critiques récurrentes. Crooked Media, en commercialisant des vêtements pour bébés à l’effigie de ce mouvement, est accusé de normaliser une idéologie qui a pour base la violence.
Un débat sur l’enfance et la politique
Au-delà du message politique, la vente de vêtements estampillés « antifa » destinés à des bébés soulève un problème éthique. Est-il approprié d’exposer des enfants à des idéologies marquées dès leur plus jeune âge ? Pour certains, cela revient à instrumentaliser l’innocence des enfants pour promouvoir une cause. D’autres considèrent cette campagne comme une provocation pure et simple, visant à polariser davantage les débats.
Une provocation ou un levier marketing ?
Si Crooked Media défend son initiative comme une démarche militante, elle pourrait aussi s’inscrire dans une stratégie de communication visant à renforcer l’audience de ses podcasts et son image auprès de ses partisans. Pourtant, ce choix risque de diviser, non seulement par son contenu idéologique, mais aussi par l’association implicite à des actes de violence.
En fin de compte, ce commerce soulève une question importante : jusqu’où peut-on aller dans la politisation des objets du quotidien ? À travers cette campagne, Crooked Media semble avoir trouvé une manière de susciter à la fois l’adhésion et l’indignation, mais au risque de renforcer l’image d’un mouvement déjà perçu comme radical voire même terroriste.
Source : OAN