Agression du député européen RN Marie Dauchy par Mohammed K.-B. : l’ombre de l’extrême gauche derrière l’affaire
L’extrême gauche se pose constamment en défenseur des femmes, mais en réalité elle ne défend que certaines femmes. Le député européen du Rassemblement National (RN) Marie Dauchy a pu en faire l’expérience le 13 décembre dernier lors du procès de Mohammed Kouider-Bouabdallah, son agresseur. Cette affaire démontre les passe-droits que s’octroie l’extrême gauche, entre violence, menaces de mort, pressions et moqueries.
UNE AGRESSION GRATUITE
Marie Dauchy, âgée de trente-sept ans, a été élue député européen RN en juin dernier. Après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron dans la foulée de l’annonce des résultats des élections européennes, la jeune élue repart imméditament en campagne dans la troisième circonscription de la Savoie (73). Qualifiée au second tour avec près de 36% des voix, la candidate RN arpente sa circonscription durant l’entre-deux tours afin de convaincre les électeurs. Cela se traduit par des entretiens dans les médias mais plus encore par des tractages, lesquels visent à débattre directement avec les citoyens, sans filtre. C’est ainsi que le 3 juillet 2024, Marie Dauchy se retrouve sur le marché de Valgelon-La Rochette. Accompagnée d’un militant, elle se place à une première entrée et commence à distribuer des tracts. Alors que tout se déroule sans encombre, elle décide de se rendre vers l’autre extrémité du marché afin de poursuivre son tractage plus efficacement. Durant sa courte marche, Marie Dauchy a le malheur de passer au 11 rue de la Neuve, c’est-à-dire devant l’épicerie du monde « Chez Momo », dont le propriétaire est Mohammed Kouider-Bouabdallah. Très vite, cet individu, qui ne connait pas Marie Dauchy mais reconnaît les tracts du Rassemblement National, se met à hurler en direction de la candidate qui, interloquée, ne comprend pas et se retourne. Alors l’agression commence : Marie Dauchy est insultée de tous les noms, menacée de mort, puis prise par le col et bousculée par deux hommes bien plus grands qu’elle. L’un des deux agresseurs tape sur les mains du député afin de faire tomber les tracts et tente de s’emparer du téléphone du militant qui l’accompagne et qui essaye de filmer la scène. Contactée par L’Observatoire, le député insiste sur sa petite taille d’un mètre cinquante-huit tandis que son agresseur atteint au moins le mètre quatre-vingt-dix.
Après avoir déposé plainte, Marie Douchy obtient plusieurs jours d’ITT. Mohammed Kouider-Bouabdallah est placé en garde à vue peu de temps après, tandis que le second agresseur n’a pas été identifié. Il reconnaît des insultes et sa volonté de s’emparer des tracts, mais il nie tout le reste. Le 13 décembre, il était jugé pour injures publiques et violences.
MOHAMMED KOUIDER-BOUABDALLAH, UN RÉCIDIVISTE QUI DÉTESTE LE RN
Durant le procès du 13 décembre, l’agresseur de Marie Douchy s’est dit « apolitique », expliquant qu’il n’a jamais voté. Toutefois, il ne supporterait pas le RN au point de ne pouvoir se contrôler dès qu’il voit le moindre tract de la formation patriote. Lors du procès, de même, M. Kouider-Bouabdallah s’est réfugié dans une posture victimaire, arguant qu’il avait toujours subi du racisme comme lorsqu’il ne pouvait « pas entrer dans les boites de nuit » et qu’au contraire, il défend une société du « vivre-ensemble, pas pour diviser les gens. » Toutefois, cette affaire n’est pas celle d’un homme qui a commis l’erreur de sa vie et qui le regrette. L’épicier âgé de quarante-deux ans a effectivement déjà été impliqué dans plus de quinze affaires judiciaires. Plus encore, ce récidiviste aguerri a déjà attaqué le Rassemblement National. Le 16 mars 2019, Marine Le Pen se rend à La Rochette pour une réunion publique. Près du lieu de la réunion, environ cinquante militants d’extrême gauche s’opposent au RN, dont Mohammed Kouider-Bouabdallah. Celui-ci se fera arrêter après avoir tenté de s’introduire dans la salle afin de s’attaquer aux sympathisants RN.
Si cet individu ne se réclame pas de l’extrême gauche, celui qui se revendique « Savoyard et fier de l’être » arbore cependant un drapeau palestinien dans sa boutique, ce qui démontre a minima une conscience politique et un engagement tranché vis-à-vis de certains sujets. De plus, il est indéniablement un militant anti-RN zélé, au point d’agresser une femme lorsqu’il voit un tract du parti à la flamme donc. Au-delà, l’implication de l’extrême gauche dans cette affaire est pour le moins assez trouble.
QUAND L’EXTRÊME GAUCHE VOLE AU SECOURS D’UN HOMME QUI A AGRESSÉ UNE FEMME
Le vendredi 13 décembre, Marie Dauchy se rend au tribunal correctionnel de Chambéry afin de faire face à son agresseur. Alors qu’elle a mis plusieurs mois à se remettre du traumatisme psychologique provoqué par l’agression, celle qui est également conseillère municipale à Saint-Jean-de-Maurienne espère qu’il sera condamné et qu’elle pourra ainsi aller de l’avant et tourner cette sombre page de son histoire militante. Toutefois, elle ne s’attendait pas à un tel comité d’accueil : à l’entrée du tribunal, des dizaines de militants d’extrême gauche manifestaient pour soutenir Mohammed Kouider-Bouabdallah ! Des dizaines de militants d’extrême gauche ont décidé de se mobiliser un vendredi afin de soutenir un homme qui a violenté et menacé de mort une femme. Moins d’une semaine plus tard, à Avignon, l’extrême gauche devait également manifester devant le tribunal afin de dénoncer les hommes qui ont violé Gisèle Pelicot.
Derrière cette mobilisation contre une femme victime des sévices d’un homme, se cache La France insoumise (LFI) et son Action Populaire, le réseau social d’action de LFI. Divers syndicats et organisations étaient également présents lors de la manifestation, dont la CGT ou encore la CNT.
Le soutien de l’extrême gauche pour Mohammed Kouider-Bouabdallah est total et inconditionnel, comme le démontre cette banderole où l’agresseur est déifié au point de devenir l’« idole » des manifestants.
De nombreux militants d’extrême gauche ont ensuite pénétré dans l’enceinte du tribunal afin de suivre le procès. Marie Dauchy rapporte que durant plus de deux heures, ceux-ci n’ont cessé de se moquer d’elle, de « ricaner » et même d’applaudir Mohammed Kouider-Bouabdallah lorsqu’il déclamait ses diatribes anti-RN. Si à première vue rien ne relie directement Mohammed Kouider-Bouabdallah à l’extrême gauche, l’avocat de l’accusé peut être considéré comme une passerelle entre l’agresseur et cette sphère idéologique.
BERNARD RIPERT, UN AVOCAT D’EXTRÊME GAUCHE
L’avocat de Mohammed Kouider-Bouabdallah (qui se définit comme quelqu’un d’apolitique), peut poser question. Il s’agit en effet de Bernard Ripert, natif de La Rochette, connu pour ses prises de position d’extrême gauche et surtout pour avoir défendu les membres du groupe terroriste d’extrême gauche Action directe. Habitué à défendre de grands criminels voire des assassins, il a durant tout sa carrière adopté une posture incisive, n’hésitant pas à insulter et à diffamer des juges, des avocats ou les parties adverses, ce qui lui a valu des suspensions. Cet homme qui a été interné en psychiatrie en 2016 n’était pas réellement prédestiné à défendre un épicier « apolitique ». Dans cette situation, il est possible d’émettre les hypothèses suivantes : ou bien Bernard Ripert, dans une démarche militante, a proposé ses services à Mohammed Kouider-Bouabdallah de lui-même ; ou bien Mohammed Kouider-Bouabdallah est en réalité un militant d’extrême gauche qui a engagé un avocat d’extrême gauche ; ou bien l’extrême gauche locale a fourni cet avocat d’extrême gauche à Mohammed Kouider-Bouabdallah afin qu’il le défende. Dans tous les cas, l’extrême gauche joue ici un rôle prépondérant.
Durant sa plaidoirie, Bernard Ripert a renversé l’accusation, louant l’action de son client tout en se montrant insultant envers Mademoiselle Dauchy, accusée de mentir mais d’avoir en même temps bien méritée sa correction. Il a également profité de cette tribune pour critiquer viscéralement le RN, sans que cela n’ait aucun rapport avec l’affaire jugée si ce n’est pour justifier l’agression qu’il nie en même temps.
Marie Dauchy rapporte également à L’Observatoire qu’après le procès, alors qu’elle souhaitait quitter le tribunal, elle n’a pu le faire comme tout le monde par la sortie ordinaire, car M. Kouider-Bouabdallah, accompagné de cinq ou six de ses amis, attendait de pied ferme le député européen devant le tribunal, afin d’en découdre ou de l’insulter une nouvelle fois. Il n’est pas possible savoir ce que l’accusé mijotait car Marie Dauchy a été exfiltrée par la police via une sortie de secours.
Finalement, Mohammed Kouider-Bouabdallah a bien été condamné pour injures publiques et violences. Ainsi, il devra payer 1 600 euros d’amende et 1 200 euros de frais de procédures pour les parties civiles (Marie Dauchy et son assistant, le militant RN qui l’accompagnait).
L’extrême gauche, qui n’a pas hésité à miser sur la récupération du procès de Mazan en jouant la carte féministe, fait exactement l’inverse dans cette affaire en soutenant ouvertement et de façon inconditionnelle un homme qui s’en est pris à une femme. Car comme le dit Marie Dauchy, « avant d’être une élue du RN, je suis une femme ». Le féminisme de l’extrême gauche s’efface donc au profit du concept d’antifascisme.