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Gautier Langlois, un cadre rennais de la France insoumise qui menace les militants de droite

24/10/2024

À Rennes, les militants d’extrême gauche se sentent surpuissants et intouchables. Ils règnent en maîtres et ne tolèrent aucune opposition idéologique. Cela vaut dans les facultés comme ils en ont fait la démonstration contre l’UNI un peu plus tôt en septembre, mais aussi dans un espace géographique plus vaste qui comprend tout le centre-ville. Toute propagande politique qui n’est pas en phase avec leurs idées est détruite, tandis que toute personne identifiée comme militant « de droite » est menacée. Ces méthodes ne sont pas uniquement l’apanage des groupuscules d’extrême gauche violents : L’Observatoire a identifié au moins une personne publiquement affiliées à La France insoumise (LFI) qui s’adonne également à ces pratiques.

Coups de pression dans la ville

Théo* est militant à Génération Z (GZ), la branche jeune de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour. Il habite à Rennes et y étudie. Ses déboires commencent en avril 2024, durant une soirée banale lors de laquelle il s’aère l’esprit avec une camarade de classe après une longue session de révision. Ils dînent dans un fast-food et, de façon surprenante, ils se retrouvent à côté de quelques têtes connues de la gauche étudiante dite anticapitaliste à Rennes.

Sans prêter plus d’attention à ces antifas, Théo et sa camarade se baladent ensuite au niveau de République, place centrale de l’hypercentre rennais. Subitement, deux personnes se mettent à courir dans leur direction et s’arrêtent près d’eux afin de les calomnier et de les menacer. Ils sont traités de « fascistes » et accusés de coller des autocollants de divers mouvements nationalistes dans la ville, lesquels leur sont jetés à la figure. Théo est spécifiquement pris à partie :

« On sait qui vous êtes, Théo X., t’es un gros facho. »

Le plus vindicatif des policiers politiques improvisés est Gautier Langlois. Or, ce militant intrépide n’est pas un inconnu.

Gautier Langlois, la petite frappe qui mange à tous les râteliers

Gautier Langlois, âgé de 20 ans, est étudiant en licence de géographie à Rennes 2. Ce petit homme frêle est un cadre de l’Union Pirate, le syndicat étudiant dominant à Rennes 2. Il est également très engagé chez LFI car il est co-animateur des Jeunes insoumis à Rennes et plus globalement, il s’acoquine avec tous les mouvements d’extrême gauche rennais. Outre cela, il s’amuse donc à menacer les militants de droite et à revendiquer des actions illégales sur son compte Instagram. Ce militant d’extrême gauche ne se cache pas. Il revendique le fait « d’emmerder les fachos », de même qu’il n’hésite pas à montrer tantôt ses liens avec LFI, tantôt ses penchants pour les actions illégales.

Sur Instagram, Gautier Langlois revendique son engagement à l'Union Pirate et chez LFI.

Gautier Langlois ne laisse aucun doute planer : il revendique son engagement au sein de LFI et il participe même aux évènements organisés par le parti, comme l’université d’été durant laquelle il a pu rencontrer son idole Jean-Luc Mélenchon.

Le compte Instagram de ce jeune révolutionnaire assumé est toutefois loin d’être une simple vitrine de son militantisme chez LFI. Au contraire, celui-ci n’hésite pas à partager ses frasques les plus folles afin d’obtenir le plus de visibilité et de reconnaissance sociale. Ainsi, M. Langlois se la joue par exemple « ACAB » :

De même, il revendique des collages sauvages sur les infrastructures de la station de métro République, à l’endroit même où il s’est permis d’invectiver Théo pour... des autocollants qu’il aurait potentiellement collés sur des poteaux !

Enfin, il se gargarise du blocage et dela dégradation des locaux de la facultés de Rennes 2.

Gautier Langlois lors du blocge de Rennes 2.

Au-delà, Gautier Langlois s’est également fait connaître localement au travers d’un article du journal Le Télégramme lorsqu’il a été verbalisé à sept reprises, le même jour et pour la même infraction. À la fin du mois de décembre 2023, alors que le ministre du Travail de l’époque Olivier Dussopt était en déplacement à Rennes, une centaine de militants d’extrême gauche a décidé de perturber son déplacement. Parmi eux, l’inénarrable Gautier Langlois, qui, équipé d’une enceinte, a troublé l’ordre public durant pas moins de deux heures en montant le son jusqu’à provoquer un tapage sonore injurieux. Il avait donc déversé son discours larmoyant dans la presse locale pour dénoncer une sanction qu’il jugeait « délirante ».

Gautier Langlois a accumulé les infractions et donc les contraventions.

Pour finir, Gautier Langlois ne cache pas sa fascination pour les groupuscules d’extrême gauche les plus violents. Dans une vidéo postée sur le compte 𝕏 des Jeunes insoumis rennais, il porte un t-shirt de la Défense Collective, un groupuscule connu pour perfectionner ses méthodes de manifestation en s’entraînant à Rennes 2, pour mener le black bloc dans les cortèges et, quand les rues se transforment en champ de bataille contre la police, le mouvement assure un suivi juridique des individus interpellés, leur permettant souvent de s’en sortir avec seulement quelques heures de garde à vue. La « Def Co » a été dissoute par Gérald Darmanin en avril 2024 pour sa violence lors des manifestations rennaises, mais le Conseil d’État a suspendu la dissolution.

Gautier Langlois, figure locale de LFI et cadre de l’Union Pirate, ne cache aucunement sa proximité avec des groupes violents et revendique des actions illégales. Il n’hésite pas à menacer les militants qu’il identifie comme de « droite » mais plus encore, il contribue à leur faire vivre un véritable enfer.

Harcèlement, menaces et attroupement

Quelques semaines après l’altercation, la résidence étudiante dans laquelle vit Théo est la cible de tags antifascistes. Sa boîte à lettres et sa porte sont directement visées, ainsi il n’a aucun doute sur le fait que cette action d’intimidation le vise personnellement. Par le biais d’une de ses connaissances bien placée au sein de la hiérarchie de l’Union Pirate, il apprend que les militants d’extrême gauche savent où il habite. Plus encore, il est suivi et photographié par des antifas qui ne prennent même pas la peine de se camoufler.

Par chance, Théo trouve l’occasion de déménager quelques mois plus tard. Il l’a saisie, avec l’espoir de tourner la page de ce mauvais épisode rennais, sans renier ses convictions pour autant.

L'immeuble de Théo après avoir été menacé par Gautier Langlois.

Gautier Langlois, bis repetita

À la fin du mois de septembre 2024, toutefois, les vieux démons refont surface. Alors qu’il rentre de cours, Théo se rend vite compte qu’il est observé par un groupe de cinq à six personnes. Une fois que Théo entre dans son immeuble, ces mêmes personnes s’attroupent devant celui-ci et, comme par hasard, il reconnaît... Gautier Langlois ! Celui-ci téléphone et guette les environs, accompagné de ses acolytes.

Gautier Langlois, au pied de l'immeuble de Théo.

Quelques secondes après avoir pénétré dans son appartement seulement, Théo entend l’interphone sonner. Une fois, deux fois... Cinq fois ! Peu de temps après, il entend frapper à la porte. Quatre personnes du groupe de Gautier Langlois sont devant la porte. Elles insistent, mais il n’ouvre pas. Il les voit ensuite photographier l’intérieur de l’immeuble, puis enfin, le groupe repart vers la faculté Rennes 2, après avoir passé plusieurs minutes devant la porte du logement de Théo.

Théo ne sait pas pourquoi, tout d’un coup, des antifas ont décidé de lui nuire à nouveau. « Selon moi, ou bien c’était prémédité dans le but de m’intimider pour que je ne revienne pas dans le militantisme, ou bien ils m’ont simplement vu dans la rue et ont voulu venir chez moi pour vandaliser mon appartement. », déclare-t-il.

Alors qu'il l'avait déjà fait lorsque Gautier Langlois l'a menacé, Théo a redéposé une main-courante. De nouveau, celle-ci mentionne explicitement Gautier Langlois :

Acculé par le harcèlement de Gautier Langlois, Théo a déposé une deuxième main courante.

« J'ai donc dû, une nouvelle fois, déménager pour ma sécurité » souffle Théo, lasse et dépité.

Le cas de Théo n’est pas isolé. D’autres militants patriotes sont harcelés par l’extrême gauche à Rennes, au point de ne plus avoir de vie sociale voire de subir des violences. L’Observatoire s’intéressera de nouveau à l’extrême gauche rennaise sous peu.

Vous êtes persécuté par l’extrême gauche ? Comme Théo, vous souhaitez témoigner ? Contactez L’Observatoire via observatoireviolences@proton.me.

* Le prénom a été modifié.

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