L’observatoire des violences POLITIQUES
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Grenoble, une ville que l’extrême gauche s’est appropriée

Parmi les villes gangrenées par l’extrême gauche, difficile d’oublier Grenoble. Là-bas, les agressions et incendies de bâtiments publics perpétrés par les antifas sont monnaie courante.

17/10/2024

Historiquement, Grenoble est une ville militante, autant à droite qu’à gauche, mais surtout à gauche, car Grenoble est également, depuis bien longtemps, de ce bord politique. Elle est aujourd’hui connue pour être le Chicago français, avec les impacts de balles au quartier olympique, les vols à l’arraché à Arlequin, les agressions à Villeneuve, les trafics au quartier Mistral ou le blanchiment d’argent dans les pizzerias le long des quais. En plus de tout cela, on ne s’étonnera pas qu’elle soit une ville gangrenée par l’extrême gauche. Les nuisances vont des tags, qui montrent aux riverains qu’ils ne sont chez eux que s’ils sont d’extrême gauche, aux agressions physiques lors des campagnes électorales et tout au long de l’année dans les facultés.

L’extrême gauche, agent de l’étranger ?

À Grenoble, le décolonialisme comme fer de lance

L’action antifasciste Grenoble, ou AFA Grenoble, est fondée en janvier 2021 et l’un de ses plus grands combats est le décolonialisme. Ainsi, elle affecte de se battre contre un « racisme d’Etat » qui atteint « des sommets dignes de l’époque coloniale ». L’AFA Grenoble milite pour la « Kanaky », c’est-à-dire la Nouvelle-Calédonie indépendante, contre l’interdiction de l’abaya et contre la loi immigration.  Elle estime également que l’Etat est coupable de pillages en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient et soutient donc les manifestations de ressortissants étrangers qui soutiennent la même chose. Considérant que la France a gardé une emprise sur l’Afrique, l’AFA Grenoble explique qu’il est « primordial de soutenir, ici en France, les révoltes africaines contre le néo-colonialisme ».

Collage de l'AFA Grenoble contre « l'impérialisme français ».

De plus, l’AFA entretient la haine des Algériens envers la France avec des séances de projections sur la guerre d’Algérie, où l’invitation mentionne un « documentaire sur la libération de l’Algérie et sa participation, chaque 8 mai, à un hommage aux victimes du 8 mai 1945 en Algérie. » Elle diffuse à ces occasions les mots-clés #NiOubliNiPardon et #MassacredEtat. Elle commémore également le 17 octobre 1961, où un massacre aurait été commis contre les Algériens car il est selon elle « plus que nécessaire d’entretenir la mémoire des crimes coloniaux de la France ».

L’AFA Grenoble à la manifestation d’hommage à Clément Méric, à Paris, le 7 juin 2021

Le combat de l’extrême-gauche pour la Palestine

Dans le milieu estudiantin, les associations d’extrême-gauche soutiennent vigoureusement la Palestine. Ainsi, le 7 mai 2024, l’Université Grenoble-Alpes était bloquée par plusieurs militants portant des pancartes indiquant « all eyes on Rafah » ou même « Peuple affamé, terres volées, civils bombardés, qui est terroriste ? ». Un mois plus tard, le 5 juin, c’est le lycée Stendhal qui était bloqué, toujours en soutien à la Palestine. Le blocage des lycées est par ailleurs l’une des actions favorites du MNL 38, Mouvement national lycéen lié à l’AFA Grenoble, qui s’adonnait à cette pratique en janvier 2023 pour s’opposer à la réforme des retraites. Le MNL 38 compte à ses faits d’armes d’avoir, le 26 mai 2023, tenté de faire « remballer » la caravane du Service national universel (SNU) à Lyon, une tentative mise en échec par « une présence policière disproportionnée ».

Blocage du lycée Stendhal le 5 juin 2024.

L’extrême-gauche violente, partout

La gauche incendie les églises et les archives

Quel est le point commun entre une église et un dépôt d’archives départementales ? Elles sont le témoin d’un passé et les garants respectifs d’une certaine morale et de l’ordre. Toutes choses que l’extrême-gauche ne peut pas supporter. C’est ainsi que l’église Saint Jacques fut incendiée en janvier 2019. L’enquête conclura d’abord à un accident, mais fin janvier, les locaux de la radio France Bleu brûlent et le 30 septembre, c’est le tour de l’hôtel de ville, sous les applaudissements de quelques sites anarcho-libertaires. « Attaque », un blog célébrant la guerre sociale, publiait ainsi un article titré « Beau comme une mairie qui brûle ». Que les enquêteurs aient été plus zélés ou les pyromanes moins habiles, l’incendie de la mairie sera attribué à des militants d’extrême-gauche. On se rendra compte par la suite qu’ils étaient également coupables de celui de l’église.

L'église Saint-Jacques, dévastée par les flammes.

Il faut dire que l’enquête de Saint-Jacques avait été vite expédiée pour conclure à « un court-circuit électrique à l’intérieur de la charpente ». Or, les agents de police scientifique spécialisés dans les incendies le savent : si l’on vous dit qu’un incendie est électrique, c’est que la cause est inconnue. Il est extrêmement difficile de savoir si l’état des fils électriques est la cause ou la conséquence de l’incendie. C’est possible, mais cela prend du temps, et ne peut donc être fait pendant les « premières expertises » mentionnées à l’époque par France 3 régions. L’enquête ayant finalement découvert du supercarburant dans les décombres, on pourrait même s’étonner que la thèse de l’incendie électrique ait survécu aussi longtemps.

L’extrême gauche grenobloise agresse ses adversaires

À Grenoble, la gauche ne veut pas seulement être seigneur, elle veut être la seule mouvance autorisée. Elle n’hésite donc pas à faire usage de violences contre ses adversaires politiques, notamment Clément Chappet, candidat LR aux élections législatives 2022. Il accusait un militant LFI de l’avoir agressé sur le marché Saint-Bruno. Les deux militants LR et LFI ont commencé par un échange verbal assez vif, puis une légère bousculade. Les militants LR ont alors quitté le marché pour revenir tracter peu après, plus nombreux. C’est alors que les militants LFI seraient devenus violents. Cette version des faits est néanmoins contestée par Gabriel Amard, responsable de la France insoumise dans cette région, selon qui la vidéo ne permet pas d’établir précisément les rôles dans la rixe, ni d’identifier l’agresseur comme un membre du parti.

Pendant cette même campagne, Hanane Mansouri, responsable des Jeunes Républicains de l’Isère et surtout candidate et aujourd’hui députée, avait elle aussi été agressée par quatre militants qui seront soutenus par un communiqué rassemblant notamment l’UNEF, Solidaires, la CGT, le NPA et le DAL 38. La photo de son visage tuméfié avait à l’époque fait le tour des réseaux sociaux, sans pour autant intéresser les médias. Pire, ils protégèrent les coupables. Il est aujourd’hui très difficile de retrouver une vidéo de l’agression, est celle que l’on trouve est savamment coupée. Hanane Mansouri, ayant reconnu l’un des agresseurs, a crié son nom. Une information de taille soigneusement supprimée par les médias, au nom sans doute de la jeunesse des assaillants et surtout de leur orientation politique. Parmi les cinq agresseurs, on trouve une femme, membre de l’UNEF. Elle sera tête de liste lors des élections étudiantes suivantes. Une manière de reconnaître les bonnes actions… Lors des législatives 2024, un adjoint au maire de la Tronche qui collait des affiches pour Olivier Véran avait également été agressé par des militants de la France insoumise.

L’attaque des associations

Le 16 janvier 2023, l’AFA Grenoble organisait une manifestation contre Alliance VITA, plus précisément contre une formation annuelle appelée « Université de la Vie ». Le public de cet événement comporte notamment des femmes et des personnes âgées. Cette manifestation avait poussé les organisateurs à annuler la suite de la formation, qui s’étend normalement sur plusieurs soirées. Pourtant, pour éviter ce genre de problèmes, l’adresse de l’événement n’était pas diffusée sur des canaux publics, comme les tracts ou autres supports de communication. L’AFA Grenoble avait mené son enquête, et réussi à terroriser les participants de l’Université de la Vie.

L'AFA Grenoble se mobilise contre Alliance VITA.

Enfin, l’extrême-gauche veille à ce qu’aucune association n’ait droit de cité, y compris lorsque ces associations partagent ses propres luttes. Le 21 septembre 2021 avait lieu une manifestation contre le Pass sanitaire. S’y sont retrouvés des membres de l’extrême-gauche, mais aussi d’associations diamétralement opposées comme Civitas. Des affrontements ont alors eu lieu, et sept personnes issues de l’extrême-gauche ont été arrêtées pour violences en réunion. L’AFA Grenoble soutiendra ses personnes et rejettera les chefs d’accusation.

Le Collectif Némésis a également fait les frais de l’extrême-gauche grenobloise. Le 5 juin 2021, l’AFA Grenoble était présente à une manifestation féministe à Nice, et se félicitera le lendemain que Némésis ait été repoussé. On doit aux forces de l’ordre l’absence de victimes.

Dans le tissu associatif, la gauche est partout

Les associations non-politiques sont d’extrême-gauche

Grenoble est ce que l’on appelle une ville étudiante, avec un large campus à portée de tram et de nombreuses écoles de commerce et d’ingénieur. Les associations de gauche y ont la part belle, y compris quand leur objet n’a absolument rien à voir avec la politique. Le 33e Temps est une association de musique, dont les concerts forment la principale proposition. A l’occasion des élections législatives anticipées, cette association de musique a annoncé que « le monde de la nuit, de la fête, de la musique » s’est mis en branle car la France était « à deux doigts de tomber entre les mains de dirigeants de l’extrême-droite racistes, misogynes, climato-sceptiques, LGBTQIA+phobes, etc. » Le 33e Temps, association étudiante de l’Université Grenoble-Alpes, appelait ainsi à voter pour le Nouveau Front Populaire (NFP) pour défendre les « communautés queers et noires » à l’origine de sa culture musicale, car elles étaient « les cibles privilégiées de tous les mouvements fascistes ».

Les Red Kaos, des ultras d’extrême gauche

La branche sportive n’est pas épargnée. L’association Red Kaos 94 constitue le groupe des « ultras » du Grenoble Football 38. Les ultras sont des supporters sportifs, principalement en football, qui se font une spécialité des actions de soutien visuelles, voire violentes. Au mieux, on utilise des fumigènes. Au pire, on agresse les supporters de l’équipe adverse. Max Marty, manager général du club, définit ainsi ce groupe de supporters comme « un groupe d’extrême gauche », ce qui semble loin de le gêner. Les débordements sont si importants que le Red Kaos demande une diminution des sanctions attribuées aux clubs en cas d’incidents. En marge des stades, les affrontements ne sont pas rares. Fin septembre 2024, les Red Stars Fans, des ultras du club éponyme alliés aux Red Kaos, se félicitaient d’avoir rassemblé 70 personnes avec leurs « frangins du Red Kaos » pour se confronter aux ultras du Paris FC.

La banderole ne laisse aucun doute. ©archives Le Dauphiné Libéré

L’AFA Grenoble pour le squat

Parmi les combats affichés de l’AFA Grenoble, on compte par ailleurs la lutte pour le logement, la régularisation des sans-papiers, en l’occurrence nommés « demandeurs de papiers » et les combats syndicaux. L’une de ses premières actions sera donc le soutien à l’occupation illégale de l’immeuble de la place Laurent Bonnevay. Pendant 132 jours, entre décembre 2020 et avril 2021, cinquante-quatre migrants et sans-abris, sans-papiers ou non, soutenus par le collectif Droit au logement 38, occupent un immeuble. L’objectif : obtenir une solution de logement pérenne. L’intersyndicale FSU 38 décrivait cette occupation comme une « réponse légitime » et une « lutte exemplaire » face à une situation ou le droit à un toit était « de plus en plus bafoué ». Pour mettre fin au squat, la mairie et la Métropole avaient coupé le chauffage, l’eau et l’électricité, ce qui constituait selon le FSU 38 une « répression ». L’AFA Grenoble, elle, dénonçait un marché du logement « impitoyable, trop cher et raciste ».

Squat d'extrême gauche place Laurent Bonnevay.

Une haine de la police bien installée

La haine de la police est présente dans tous les mouvements d’extrême gauche, mais également sur ses plateformes d’informations. Au premier abord, le site « Ici Grenoble » est un site de gauche tout ce qu’il y a de plus acceptable. On y propose des débats, des « repairs café » pour réparer certains appareils et donc enrayer la surconsommation, des stages d’auto-défense. Mais tapez donc « police » dans la barre de recherche et c’est une autre histoire. « Comment reconnaître les indics de la police ? », « Comment obtenir de l’aide quand on a subi des violences policières ? », « Quels sont mes droits si je me fais arrêter lors d’une manifestation ou d’une action politique ? », le site se révèle être une base de données pour militants d’extrême gauche potentiellement violent. Cette haine se retrouve chez l’AFA Grenoble, selon qui la police et la justice « traquent sans répit les sans-papiers et les enferment dans des centres de rétention administratifs, à l’abri des regards ». Les forces de l’ordre sont même accusées à plusieurs reprises de mutiler, tuer et violer, et de se faire le relais le plus violent du racisme d’Etat.

Les actions anti-police de l’AFA Grenoble sont loin de se limiter à des prises de positions sur les réseaux sociaux : en juin 2024, soit un an après la mort de Nahel après un refus d’obtempérer, les militants de l’AFA Grenoble suspendaient au-dessus de la voie rapide Grenobloise une banderole « Justice pour Nahel ». Sur X (ex-Twitter) l’action était présentée avec le slogan « Pas de justice, pas de paix ! ». Mais surtout, le 3 avril 2021, l’AFA Grenoble se félicitait d’avoir participé à des contre-manifestations avec la GALE Lyon (Groupe Antifasciste Lyon et Environs). La manifestation sauvage prévue place Carnot ayant été empêchée par les forces de l’ordre, une autre a eu lieu dans le quartier de la Guillotière. Au cours d’une poursuite des manifestants par les forces de l’ordre, l’une des voitures de police a percuté un tramway, envoyant l’un des policiers à l’hôpital.

Lyon/Grenoble antifa.

Pourtant, à Grenoble, la police n’est pas ce qu’il y a de plus dangereux. Eric Piolle, maire EELV et candidat à la primaire de la gauche de 2022, ne veut pas que la police municipale porte d’armes. Il se trouve que la ville est gangrenée par le trafic de drogues, et que certains lui demandent donc de revenir sur sa décision. Néanmoins, le maire explique au Figaro que cela revient à « les exposer à des missions qui ne sont pas les leurs ». Pour lui, « la police municipale est là pour la tranquillité publique des habitants. »

La police a en plus pour consigne de ne pas aller au contact des délinquants, ce qui crée des situations de totale impunité. Ainsi, un commerçant avait interpellé et retenu un tagueur qui s’attaquait à sa façade. Alors qu’il gardait le vandale dans sa boutique, il avait appelé la police pour qu’ils viennent le chercher. Elle avait refusé de venir. A l’occasion des élections législatives, Extinction Rébellion, un mouvement d’extrême gauche, prévoyait une manifestation contre l’extrême droite. Craignant les débordements et sachant qu’elle était trop faible pour les éviter, la police a suggéré par mail aux commerçants de fermer pour la journée. Les associations d’extrême gauche, notamment écologistes, agissent donc en toute impunité, et elles en profitent. En avril 2022, le sabotage des entreprises STMicroélectronics et Soitec, deux entreprises implantées à Grenoble, avait privé 5 000 foyers d’électricité au nom de la cause écologiste.

Dans les universités, une guerre sans merci

L’AFA Grenoble se pose en ennemi juré de l’UNI, syndicat étudiant de droite. Les actions violentes sont nombreuses. Citons d’abord celles contre les événements. En mars 2024, l’UNI organisait une conférence de Fabien Rajon, avocat. Pendant l’événement, une cinquantaine de militants du NPA, l’AFA Grenoble et des ultras du Red Kaos entrent en force dans l’amphithéâtre, agressent les militants UNI et en assomment un d’un coup de genou. Il finira aux urgences, sans qu’on ait toutefois à déplorer une fin dramatique. Puis, les militants d’extrême gauche gazent la salle, terrifiée, où plusieurs dizaines de personnes n’adhéraient pas à l’UNI, et n’avaient commis que la faute d’être curieux. Parmi les agresseurs se trouve Emma Vassal, ancienne responsable de l’UNEF Grenoble, syndicat étudiant de gauche.

Les événements de l’UNI ne sont pas les seuls à être visés. L’extrême-gauche appelle par des tags à la mort de plusieurs de ses membres, dont Yvenn le Coz, délégué national de l’UNI et responsable de l’UNI Grenoble. Ces menaces n’en restent pas à des mots sur des murs. Yvenn le Coz rapporte plusieurs attaques au couteau contre sa personne, ainsi qu’une tentative de lui transpercer la carotide avec une fourchette. « C’est moins impressionnant, quoique… » souffle-t-il.

« Mort à Yvenn », délégue national de l'UNI.

Pour s’assurer que les militants restent violents, il y a une méthode bien simple : mettre des violents à sa tête. L’étudiante qui avait agressé Hanane Mansouri pendant les élections législatives 2022 avait été condamnée à 70 heures de travaux d’intérêt généraux. Elle se retrouve, en novembre de la même année, tête d’une liste commune à l’UNEF, UEG et Solidaires. Les élections sont également l’occasion pour l’extrême gauche étudiante de veiller à rester seigneur en son fief. Le 10 avril 2024, L’UNEF Grenoble se félicitait d’avoir chassé la Cocarde Etudiante du campus et appelait à être « encore plus nombreux » pour récidiver le lendemain « dernier jour d’élection ».

Cortège coloré de l'extrême gauche contre La Cocarde le 10 avril 2024, aux cris de « Eh Cocarde, casse-toi, la fac n’est pas à toi ».

L’extrême gauche empêche les hommages à Lola et Philippine

Plus récemment, l’AFA a appelé à un contre-rassemblement « contre la récupération raciste du viol et du meurtre de Philippine ». Naturellement, aucune publication n’était à signaler pour condamner l’agresseur de la jeune fille, et aucun collage prévu pour soutenir ses proches ou se désoler de ce drame. L’AFA Grenoble et les associations qui lui sont alliées ne se sont levée que pour déplorer une « récupération », qui veut surtout dire que la droite a fait le travail de deuil dont la gauche s’est désintéressée. Pareil comportement pouvait déjà être constaté à l’époque de l’affaire Lola.

Contre-manifestation à l’hommage à Philippine, le 2 octobre 2024.

Comment l’extrême-gauche s’installe dans la vie quotidienne

À Grenoble, les rues ne restent pas propres très longtemps, et les murs non plus. Dès que l’on quitte le centre-ville, les tags envahissent les murs. Il s’agit d’une façon pour l’extrême gauche d’investir les lieux de vie de résidents aujourd’hui usés par ces agressions visuelles quotidiennes. Le 4 septembre, le CRIC, un site rassemblant de nombreuses propositions d’extrême gauche, proposait de « retourner les murs de la ville pour visibiliser les meurtres de l’Etat et de son racisme ». Autrement dit, il appelait à couvrir les murs de Grenoble de tags accusant l’Etat de meurtres racistes. Au lendemain de l’annonce de la création du Nouveau Front populaire ses militants considéraient être autorisés à taguer « Front populaire 30/06 », « Pas de facho dans nos quartiers », « Bardella crève » dans plusieurs quartiers. Cette dégradation impose une opinion politique à des passants, elle peut endommager un logement ou amoindrir la qualité d’un vis-à-vis, et surtout elle envoie un message très clair à tous : ce quartier est celui de la gauche. Naturellement, la mairie ne fait aucun commentaire, quand bien même certains de ces tags constituent des appels à la violence et des incitations à la haine.

Dix unions de quartiers demandaient le 13 juin à Grenoble que « tout soit mis en œuvre pour que soit enfin respecté leur environnement quotidien ». « Il y a des tags absolument partout », regrettait l’un de ses membres, qui ajoutaient que ces tags allaient « jusqu’à l’ultra-violence » et pouvaient même se trouver « sur des écoles ». Grenoble est devenue l’une des villes les plus tagguées de France, et peut-être l’une des plus vandalisées. Elle concurrence largement Angers, dont l’Observatoire a démontré l’état déplorable.

Cependant, la mairie a une très bonne raison de ne pas s’attaquer au problème : invoquer la « culture du tag », selon les mots de Gilles Namur, adjoint au maire, qui s’exprimait lors de la réunion publique de l’Union des habitants du centre-ville (UHCV). Nul doute que cette expression plaira à l’association qui lutte précisément contre les tags. D’ailleurs, non seulement la mairie ne condamne pas, ou très peu, les tags, mais en plus… elle les subventionne, avec le collectif Grenoble Street Art Fest, organisé par Jérôme Catz. Ce dernier estime que « les murs prennent de plus en plus la parole de manière spontanée, c’est-à-dire qu’il y a une libération de cette manière de s’exprimer dans l’espace public, qui du coup redevient un vrai espace public que les gens se réapproprient, donc ça c’est quand même d’une manière générale une très bonne chose. »

L’extrême gauche a l’appui de la mairie

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mairie de Grenoble, tenue par Eric Piolle, ne s’attaque pas au problème avec beaucoup de vigueur. En 2015, un collectif d’extrême-gauche commence à squatter des locaux municipaux au 38 rue d’Alembert. Après sept ans de squat, une solution est apportée : leur proposer un bail. Et pas n’importe lequel : quarante ans d’occupation des lieux pour 4 000 euros par an, les locaux faisant 850m². Une situation dramatique pour les riverains qui sont parfois victimes de violences lorsqu’ils osent porter plainte. Quant à l’environnement, il est durablement abîmé par de nombreux tags anticapitalistes. Les conséquences pour les commerçants peuvent être dramatiques, et nombre d’entre eux n’ont plus de clients.

L'extrême gauche sait embellir la ville.

De plus, le collectif ne fait apparaître aucun nom et aucune responsabilité individuelle sur les documents à disposition de la mairie. De quoi continuer leurs méfaits sans grands risques, et avec la bénédiction d’Eric Piolle. Rue des Alliés, on compte un autre squat semblable. Une telle bienveillance surprend quand on sait ce que l’extrême-gauche fait subir à la ville, tant en termes d’agressions de personnes que de dégradations de biens publics ou privés, par des actes qui peuvent aller jusqu’aux incendies.

L’extrême gauche est donc sur tous les fronts, et elle a les coudées franches. On ne voit guère comment Grenoble pourrait être libérée de cette présence malveillante et dangereuse, à moins que les pouvoirs publics ne mettent fin à l’impunité dont l’extrême-gauche bénéficie. Une perspective assez peu réaliste tant qu’Eric Piolle sera au pouvoir. En attendant, les résidents peuvent s’en sortir en quittant la ville pour s’installer aux alentours. C’est d’ailleurs ce qui se passe. L’immobilier de la métropole grenobloise est une exception curieuse : la valeur immobilière à Grenoble est plus basse que dans sa banlieue.

Quelques exemples de tags réalisés par des artistes d'extrême gauche.

Chronologie des événements

Janvier 2019 : incendie de l’église Saint-Jacques

30 septembre 2019 : incendie de l’hôtel de ville

Décembre 2020 – avril 2021 : occupation de l’immeuble de la place Laurent Bonnevay soutenue par le DAL 38, le FSU 38 et l’AFA Grenoble

Janvier 2021 : fondation de l’AFA Grenoble

3 avril 2021 : l’AFA Grenoble et la GALE Lyon affrontent la police dans une manifestation sauvage

5 juin 2021 : manifestation féministe à Nice, l’AFA Grenoble contrbue à chasser le Collectif Némésis.

21 septembre 2021 : arrestation de sept militants d’extrême-gauche pour violences en réunion lors d’une manifestation contre le Pass sanitaire.

Avril 2022 : sabotage des entreprises STMicroélectronics et Soitec

Législatives 2022 :

·      agression contre Clément Chappey, candidat LR aux législatives

·      agression d’Hanane Mansouri, candidate LR aux législatives. Une jeune fille faisant partie des agresseurs sera tête de liste aux élections étudiantes suivantes

janvier 2023 : manifestations contre l’Université de la Vie d’Alliance VITA entraînant son annulation et blocage de lycées par le MNL 38 en opposition à la réforme des retraites

26 mai 2023 : le MNL 38 tente de faire fuir la caravane du SNU

mars 2024 : agression d’une conférence de l’UNI, l’un des militants UNI envoyé aux urgences

10 avril 2024 : la Cocarde Etudiante est chassée du campus par un cortège d'antifas pendant les élections étudiantes

7 mai 2024 : blocage de l’Université Grenoble-Alpes en soutien à la Palestine

5 juin 2024 : blocage du lycée Stendhal en soutien à la Palestine

13 juin 2024 :  appel de dix unions de quartiers contre les tags d’extrême-gauche

Législatives 2024 :

·      Agression contre un militant d’Olivier Véran par des militants LFI

·      Appel d’une association étudiante de musiques à voter NFP

·      La police demande aux commerçants de fermer boutique pendant une manifestation d’Extinction Rébellion

Juin 2024 : L’AFA Grenoble suspend une banderole « Justice pour Nahel » au-dessus de la voie rapide

Septembre 2024 : affrontements entre les ultras du Red Star/Red Kaos et les ultras du Paris FC

Octobre 2024 : perturbation des hommages à Philippine par les antifas

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